019 Log 221128 Bibliothèque des voix

Publié le 19 juillet 2021 par Matthieu Vernet (Source : Michel Murat)

Appel à communication pour le colloque international
« Archives sonores de poésie 2. Dans la bibliothèque des voix »
17, 18 et 19 novembre 2022, Université de Paris

Ein Verglich mit dem englischen Sprachraum zeigt, im Französischen gibt es kaum Forschung zur „littérature hors du livre“ und entsprechend wenig Audio-Dokumentation – das soll sich ändern. Es geht um vor allem um die Dokumentation von AutorInnenLesungen und weniger um experimentelle Ansätze. https://www.fabula.org/actualites/103092/archives-sonores-de-poesie-2-dans-la-bibliotheque-des-voix.html

La poésie, dans les cultures de l’écrit, s’adresse à la fois à l’œil et à l’oreille. Mais l’enregistrement de la voix constitue dans l’histoire du genre une mutation médiatique majeure dont on n’a pas encore pris toute la mesure. Si la poésie sonore et la « littérature hors du livre » sont désormais mieux reconnues et étudiées, ayant bénéficié de la fortune de la notion de performance, le reste de la poésie demeure trop peu écoutée, quand bien même des enregistrements sonores existent. Ne pas tenir compte des manifestations orales des poèmes conduit au risque d’opposer de manière schématique et parfois partisane une poésie du livre à une poésie hors du livre, une poésie écrite à une poésie de la performance. Or une telle opposition ne résiste tout simplement pas au travail de l’écoute : il n’y a pas de démarcation, mais plutôt d’innombrables manières chez les poètes de penser et de mettre en œuvre les rapports entre écriture et oralité, comme leurs réflexions sur ce sujet en témoignent. C’est toute la poésie qui modifie son rapport à l’oralité avec l’apparition des techniques d’enregistrement sonore, la multiplication des canaux de diffusion (disques, radio, internet) et le renouvellement des pratiques de la lecture en public. En prendre la mesure, c’est donc s’engager dans une remise en perspective théorique et historique de la poésie au XXe siècle.

Encore faut-il avoir les moyens de conduire cette écoute attentive. En 2015, nous constations :

  1. qu’il manquait pour l’aire francophone un lieu où soient collectés, identifiés et commentés – comme cela existe pour l’aire anglophone (voir Pennsound ou Ubuweb) – les ressources relatives à la poésie enregistrée : œuvres sonores, captations audio et audiovisuelles de lectures et de performances, entretiens et textes d’accompagnement (programmes, brochures, transcriptions) produits en particulier dans le cas des émissions radiophoniques et des festivals ; textes de réflexion des poètes et des chercheurs, etc.
  2. que des collections très précieuses d’enregistrements de poètes existaient bel et bien sur tout le territoire français, ainsi que dans les pays francophones, mais qu’elles étaient souvent (pour ce qui est du moins des fonds détenus par des musées, de petites bibliothèques ou des associations) à peine inventoriées, laissées à l’abandon et à la merci des ravages du temps.

Nous avons donc organisé en novembre 2016 le colloque international « Archives sonores de la poésie » pour alerter à la fois les chercheuses et les chercheurs et les institutions détentrices de ce type d’archives de l’importance cruciale de ces documents pour une compréhension globale de ce qui continue de s’appeler « poésie » dans le champ des pratiques littéraires et artistiques. Enrichis par la traduction de deux textes fondateurs, les actes de ce colloque offrent un premier ouvrage de référence pour la recherche dans le domaine francophone.

Depuis 2017, le projet « Archives sonores de poésie » poursuit cette ambition en créant un site de référence pour les archives sonores de poésie francophone. Financé d’abord par le LabEx OBVIL et aujourd’hui par l’IdEx d’Université de Paris, hébergé par Huma-Num, le site « Archives sonores de poésie (actuellement en phase de test) propose des enregistrements audio et vidéo de lectures et d’entretiens de poètes ainsi que la documentation afférente. Il a vocation à offrir également les ressources nécessaires à la compréhension de ces archives ainsi que des bibliographies et des catalogues des ressources disponibles. Les 1000 documents (vidéo, audio, texte) que nous avons d’ores et déjà numérisés sont pourvus de métadonnées moissonnables (web sémantique) et accessibles à la consultation et au téléchargement.

En parallèle, le séminaire de recherche interuniversitaire « L’écoute du poème » se consacre depuis 2020 à la méthodologie de l’écoute et cherche à préciser ce qu’apporte une écoute attentive de la diction des poètes pour comprendre des œuvres et des esthétiques rarement étudiées depuis cet angle.

Le chantier reste ouvert et encore largement à défricher, aussi bien dans le repérage et l’éventuelle numérisation des fonds, dans les partenariats de recherche à nouer, que dans l’approfondissement de la réflexion commune sur les valeurs et usages des archives sonores et audiovisuelles de la poésie. Aussi ce second colloque souhaite-t-il lancer ses sondes vers de nouveaux terrains et de nouveaux questionnements, et élargir l’équipe de travail. Nous appelons donc les chercheuses et les chercheurs ainsi que les poètes intéressés par ce projet, mais aussi les documentalistes, archivistes ou conservateurs détenteurs d’archives sonores de poésie à participer à cette réflexion que nous programmons pour l’automne 2022. Les actes du colloque seront publiés.

Les sujets ouverts à la réflexion sont :

  1. Les lectures et performances poétiques dans l’espace francophone: le Québec, la Belgique, la Suisse, la francophonie africaine (y compris malgache) et caribéenne, la Guyane, La Réunion, ainsi que la francophonie du Moyen-Orient. Il serait utile de faire le point sur les festivals, les collections d’archives, les figures de poètes « organisateurs » de lectures, l’articulation entre performance et « oraliture », etc.
  2. La question des outils de description et des méthodes d’analyse pour l’étude des corpus d’archives sonores numérisées. Lors du colloque Archives sonores de la poésie 1 (2016), nous nous étions penchés sur l’apport des machines/logiciels/outils informatiques, sur les partenariats possibles avec les « humanités numériques ». Pour ce nouveau colloque, nous souhaiterions établir des ponts avec d’autres disciplines, en particulier les arts du spectacle, la musicologie, la linguistique. On attend ici un travail en « écoute de près » sur des corpus précis. L’idée est de mettre en commun nos outils, nos vocabulaires, nos modèles d’analyse.

L’un des enjeux serait l’étude de la diction poétique. Il est souhaitable, par exemple, d’en finir avec le stéréotype de la « voix blanche » et de la « diction neutre » des poètes, une appellation qu’une écoute fine des enregistrements met à mal.

  1. Ce que fait la lecture publique (et sa mémoire via l’archive ou d’autres formes de transmission) à l’idée même de poésie ainsi qu’au travail poétique: la poésie comme « art vivant » ; idée de démocratisation de la poésie ; poésie élitiste vs. poésie in situ; le slam ; l’improvisation ; circulations, partages, participations populaires ; réflexions des poètes sur la voix, le souffle, le mot, le phrasé, la diction, l’action, l’acte d’écrire, l’acte de dire, le rapport au public etc. ; l’articulation de ces réflexions avec le travail poétique ; les répercussions des pratiques d’oralisation poétique sur l’écriture.

On pourra ici suivre les mutations de l’écriture d’un poète ou l’approfondissement de sa poétique en relation avec sa pratique des lectures à haute voix.

La période étudiée se veut aussi large que possible, mais privilégiera l’ère de l’enregistrement sonore. Car il est important de parvenir à penser ce que la trace enregistrée, étudiée de manière méthodique, ajoute à notre compréhension des pratiques et des écritures poétiques des XXe et XXIe siècles.

Comité d’organisation : Abigail Lang (Université de Paris), Michel Murat (Sorbonne Université), Céline Pardo (Sorbonne Université).
Comité scientifique : Selina Follonier (Université de Lausanne-Sorbonne Université), Abigail Lang (Université de Paris), Michel Murat (Sorbonne Université), Céline Pardo (Sorbonne Université), Jean-François Puff (CY Cergy Paris Université).
Colloque organisé par Université de Paris et Sorbonne Université et bénéficiant du soutien de l’IdEx d’Université de Paris.
Les propositions (titre et sommaire de 1000 signes environ) sont à adresser avant le 20 novembre 2021 à ces trois adresses :
mmurat@wanadoo.fr
abigail.lang@wanadoo.fr
celinepardo@gmail.com

Bibliographie indicative
Baetens, Jan,
À voix haute. Poésie et lecture publique, Bruxelles, Impressions nouvelles, 2016
Bernstein, Charles, ed. Close Listening: Poetry and the Performed Word, New York, Oxford University Press, 1998.
Brissette, Pascal et Will Straw (dir.), Poètes et poésies en voix au Québec (XXe-XXIe siècles), dans Voix et images, volume 40, numéro 2 (119), hiver 2015, URL : https://www.erudit.org/fr/revues/vi/2015-v40-n2-vi01835/
Cabot, Jérôme (dir.), Performances poétiques, éd. Cécile Defaut, 2017.
Camlot, Jason, Phonopoetics. The Making of Early Literary Recordings, Stanford (CA), Stanford University Press, 2019.
De Simone, Cristina, Proféractions ! Poésie en action à Paris (1946-1969), Dijon, Presses du réel, 2018
Denker-Bercoff, Brigitte, Florence Fix, Peter Schnyder, Frédérique Toudoire-Surlapierre (dir.), Poésie en scène, Paris, Orizons, 2015.
Finter, Helga, Le Corps de l’audible. Écrits français sur la voix 1979-2012, Peter Lang, 2014.
Hirschi, Stéphane, Corinne Legoy, Serge Linarès, Alexandra Saemmer, Alain Vaillant (dir.), La Poésie délivrée, Presses universitaires de Paris Nanterre, 2017.
Lang, Abigail, Michel Murat et Céline Pardo (dir.), Archives sonores de la poésie, Presses du réel, 2020.
Lucet, Sophie, Sophie Proust (dir.), Mémoires, traces et archives en création dans les arts de la scène, Presses universitaires de Rennes, 2017.
Lucet, Sophie, Bénédicte Boisson et Marion Denizot (dir.), Fabriques, expériences et archives du spectacle vivant, Presses universitaires de Rennes, 2021.
Meschonnic, Henri, « Le poème et la voix », in Critique du rythme, Lagrasse, Verdier, 1995, p. 275-296.
Novak, Julia, Live Poetry: An Integrated Approach to Poetry in Performance, Amsterdam, Rodopi, 2011.
Pardo, Céline, La Poésie hors du livre. Le poème à l’ère de l’enregistrement et du disque, Paris, PUPS, 2015.
Penot-Lacassagne, Olivier, Gaëlle Théval (dir.), Poésie & performance, éd. Cécile Defaut, 2018.
Puff, Jean-François (dir.), Dire la poésie ?, éd. Cécile Defaut, 2015.
Soulier, Catherine, Marie-Ève Thérenty et Galia Yanoshevsky, Écrivains en performance, actes du colloque de Montpellier (2018) mis en ligne sur Fabula en 2019, URL : https://www.fabula.org/colloques/sommaire6358.php
Wheeler, Leslie, Voicing American Poetry: Sound and Performance from the 1920s to the Present, Ithaca, New York and London, Cornell University Press, 2008.

Responsable :
Michel Murat, Abigail Lang & Céline Pardo

008 Log 221108 Beatriz Ferreyra_frühe Werke

Dienstag Morgen Rue Beaurepaire
Interview:
– erstes GRM-Stück
– Arbeitsprozesse
– Phonogène & MorphèmeAuszüge der Werke
Demeures Aquatiques
Musique électroacoustique – durée 7′ – 4 pistes – Commande du G.R.M., Paris 1967.
Création Mondiale: Festival d’Avignon le 12/08/1968, France.
Extreme Stereobewegung, Drone tief, dann glasig, zirpt, tief-hoch-tief, unererwartetes Ende
iterativ, tonal und komplex, die drei Begriffe können das Geschehen nicht annähernd beschreiben.
«Demeures aquatiques», from 1967, manipulates the sounds of metal sheets and glass rods to explore what Ferreyra writes is «the flow constantly facing the ebb.» In it, a nervous wobble of electromagnetic tape gets nearly submerged by a drone before high fluttering tones shoot up, those high frequencies themselves becoming a drone.»Andy BetaMédisances
Musique électroacoustique – durée 7′ – 4 pistes – Commande du G.R.M., Paris 1968 –
Création Mondiale : Concert de Musique Expérimentale de l’O.R.T.F. à Paris le 30/01/1969, France.
Schlaufen, blubbern, impulsiv, nasal, kleine Rufe, Anrufungen, Gummihunde, Stimme! tiefere Stimmen, deutlich Stimmen Männerstimmen, verzerrt, laut. Hört abrupt auf (Stimme)
«Médisances», from the next year, is a four-channel piece turning orchestral instruments and mouth harp into salt water taffy, twangs and bowed strings slowed to an exhilarating crawl, all leading up to an exclamatory yelp at the last moment. There’s a similar sense of speed on «Un fil invisible», which warps its source sounds at a dizzying rate. At the same time, there’s far more space and silence in the mix for the smaller sounds to move about, with strings zooming, tactile objects bursting into stardust, and small scurrying sounds suggesting mice aboard a space station. Andy Beta

L`Orviétan
Musique électroacoustique et électronique – durée 13′ – 4 pistes – Commande du G.R.M., Paris 1970
Création Mondiale : Festival de Sigma 6 à Bordeaux, le 12/11/1970, France.
Erst Insektensummen, dann chorisch. Stimmen! Brachiales Stereobild: rechts links mitte, dreistimmig? Mehrteilig, Formabschnitte, es bleibt bei den Insekten, Schwarm und Rauschen, cresc.  direkt zu Rausch, Stille / neues Material: Keller, fast Schritte, Tropfen, Horn  nach GRM besser tonal, iterativ, kein vergleichendes Hören. Stille /
Ferreyra’s release pairs two shorter ’60s works with two longer, more recent compositions, and there’s a fluidity to her work that suggests her methodology remains unchanged. The 21st century pieces are crisper and clock in at over twice the length as the earlier ones, but they sound of a whole. The accompanying notes, referencing alchemy and the Qabalah, suggest that change and the mercurial state of the natural world is a crucial theme to Ferreyra. Andy Beta

Warum Konzertbestuhlung und nicht ein offenes räumliches Dispositiv
War Bourges politisch, die GRM nicht
Mit den entsprechenden Kontakten zum kommunistischen Block in Osteuropa und Südamerika.
Hast du dich mit deiner Musik auf politische Fragen bezogen?

 

 

 

 

 

 

 

 

007 Log 221107 Véronique Alain_Le procès de Bobigny_Audioscoring

Montag, 07.11. 11h
Rencontre avec Véronique Alain, actrice
Reconstitution : Le Procès de Bobigny
Conception et écriture : Émilie Rousset et Maya Boquet
Mise en scène et dispositif : Émilie Rousset

lieu de recherche

Reconstitution: Le procès de Bobigny
Die sogenannten performances theatrales der Reconstitution: Le procès de Bobigny, lassen die historische Gerichtsverhandlung vom 8.11. 1972 an Hand von Audiodokumenten auferstehen. Die Audiodokumente fokussieren auf die Persönlichkeiten, die während des Prozesses zu Wort kommen, indem ihre Stimmen in einem audioscorischen Verfahren von Schauspielerinnen und Schauspielern nachgesprochen werden. Es ist daher von besonderem Interesse Reconstitution: Le procès de Bobigny zu dokumentieren.
Neben Reconstitution : Le procès de Bobigny gehören auch LES SPÉCIALISTES (2014) zu den audioscorischen performances theatrales von Émilie Rousset

Reconstitution: Le procès de Bobigny
«
Avec Reconstitution : Le procès de Bobigny, Émilie Rousset et Maya Boquet s’emparent d’un événement historique : le procès, tenu le 8 novembre 1972, de Marie-Claire Chevalier et de sa mère pour l’avortement de la jeune fille suite à un viol. Moment crucial dans l’avancée des droits des femmes, ce procès mené par la célèbre avocate Gisèle Halimi cristallise les réflexions et combats féministes de l’époque, avec notamment les contributions de Simone de Beauvoir, de médecins Prix Nobel, de Delphine Seyrig ou de Michel Rocard. À partir de la retranscription du procès, prolongée par des témoignages contemporains, Émilie Rousset et Maya Boquet mettent en question à la fois le statut de l’archive et la résonance actuelle des thèmes abordés. Le dispositif original de Reconstitution déconstruit l’aspect théâtral du procès. Chaque spectateur est amené à choisir et à mener son propre chemin d’appropriation et de compréhension, en naviguant entre quinze interprètes comme autant de témoignages en adresse directe. Dans leurs interstices, une place est ménagée à la réflexion et à l’échange. En offrant aux spectateurs la possibilité d’une mise en perspective, la pièce interroge la notion même de reconstitution et du décalage entre un événement, les documents produits et leur représentation.
Dans ce dispositif, le public est invité à se déplacer d’un poste à l’autre. Chaque écoute dure environ 15 minutes. Le dispositif comprend 12 postes d’écoute et chaque poste est formé de 16 spectateurs. La jauge est donc de 192 places. 15 interprètes se relaient pendant le temps de la performance. La durée totale est de 2h30 avec entrées et sorties possibles au cours de la performance. Le dispositif peut s’installer dans plusieurs espaces du théâtre : plateau, gradin, hall.»
(Quelle: Dossier de Emilie Rousset S.3)(1) (2)

Die Struktur von «Reconstitution» dekonstruiert den theatralischen Aspekt des Prozesses. Die Zuschauenden werden aufgefordert, ihre eigenen Wege der Aneignung und des Verständnisses zu wählen und zu verfolgen, indem sie zwischen den Darstellern navigiert. In ihren Zwischenräumen wird Raum für Reflexion und Austausch geschaffen. Indem sie den Zuschauenden die Möglichkeit einer Perspektive bietet, hinterfragt das Stück das Konzept der Rekonstruktion selbst und die Diskrepanz zwischen einem Ereignis, den produzierten Dokumenten und ihrer Darstellung.

Trailer

 

Vgl. 156 Log 240204 Workshop Schreiben mit Stimmen, 15. – 17.2.2024

004 Log 221104 Notizen Andrea und Chris

221104 ZOOM
Protokoll: Andrea